Hier, j'ai regardé un film: "Les Schtroumpfs"

Des champignons magiques à Manhattan

Ah, Les Schtroumpfs (2011). Qui aurait cru qu’on passerait des douces clairières du Pays des Schtroumpfs à… New York ? Oui, New York, ville du chaos, des taxis jaunes et des hot-dogs douteux. Un cadre naturel pour des créatures de 20 cm, n’est-ce pas ? Sauf que non. Et c’est bien là le problème.

Avec Raja Gosnell derrière la caméra (Scooby-Doo, Big Mamma), ce film a pris le risque de sortir les Schtroumpfs de leur univers féerique pour les jeter dans la jungle urbaine. Résultat : une aventure colorée, parfois drôle, mais souvent gênante, sauvée par un Hank Azaria en Gargamel absolument déchaîné, et un Azraël qui mérite une étoile sur Hollywood Boulevard.

New York : Pourquoi ? Juste pourquoi ?

On va régler ça tout de suite : pourquoi diable emmener les Schtroumpfs à New York ? Qui a décidé qu’un vortex magique était nécessaire pour injecter un minimum de drame dans leur monde ? Le Pays des Schtroumpfs regorge de potentiel visuel et narratif, et pourtant, on se retrouve à regarder les petits êtres bleus essayer de commander des cheeseburgers ou comprendre comment traverser une rue.

New York, c’est déjà un cirque à ciel ouvert. Ajouter Gargamel courant après des Schtroumpfs dans Times Square ne fait que renforcer l’idée qu’on aurait dû rester à la maison. Imaginez un instant : des Schtroumpfs dans leur habitat naturel, luttant contre Gargamel dans des forêts luxuriantes et des villages champignon. Mais non, Hollywood a dit non.

Hank Azaria : Gargamel, mais en mieux

Si Les Schtroumpfs fonctionne malgré son cadre urbain absurde, c’est grâce à Hank Azaria. Son interprétation de Gargamel est une masterclass de comédie physique et d’engagement. Entre ses gesticulations exagérées, ses grimaces grotesques et ses dialogues délibérément absurdes, il vole littéralement chaque scène.

Azaria incarne Gargamel comme un savant fou mélangé à un oncle étrange qu’on évite aux réunions de famille. On le sent totalement investi, à tel point qu’on se demande s’il n’a pas réellement tenté de capturer des Schtroumpfs entre deux prises. Ajoutez à cela une chimie inattendue avec Azraël, son chat diabolique mais hilarant, et vous avez le duo comique le plus improbable de 2011.

Azraël : Un félin plus expressif que tout le casting humain

Azraël mérite une standing ovation. Ce chat (ou plutôt cette combinaison de vrai chat et d’effets numériques) est un personnage à part entière. Ses mimiques, ses grognements et ses tentatives désespérées de suivre les plans farfelus de Gargamel sont tout simplement parfaits.

Chaque interaction entre Gargamel et Azraël est un petit bijou de comédie. Leur dynamique est si drôle qu’on en vient à souhaiter un spin-off uniquement centré sur eux. Honnêtement, le chat a plus de présence à l’écran que Neil Patrick Harris, qui semble être là uniquement pour payer ses factures.

Les Schtroumpfs : mignons mais oubliables

Côté Schtroumpfs, c’est un peu la soupe aux champignons. Le Grand Schtroumpf (doublé par Jonathan Winters) est sympathique, mais reste une figure paternelle cliché. La Schtroumpfette (Katy Perry) est charmante mais sous-exploitée. Et puis il y a Schtroumpf Grognon, Schtroumpf Maladroit, et toute la bande, qui font ce qu’ils peuvent dans un environnement qui ne leur correspond pas.

Les interactions entre les Schtroumpfs et les humains sont souvent maladroites, oscillant entre l’humour bon enfant et les blagues prévisibles. On rit parfois, mais on passe surtout beaucoup de temps à se demander ce que les scénaristes avaient en tête.

Les humains : accessoires avec un rôle

Neil Patrick Harris et Jayma Mays incarnent le couple humain qui héberge les Schtroumpfs. Ils font de leur mieux avec un scénario qui leur demande surtout de réagir à des événements absurdes. Leur relation est mignonne, mais leur présence semble secondaire. On les aurait presque oubliés s’ils n’étaient pas constamment là pour fournir un "ancrage émotionnel" qui tombe souvent à plat.

Quand même quelques bons moments

Malgré tout, il y a des éclairs de génie dans Les Schtroumpfs. Certaines blagues fonctionnent vraiment, surtout lorsqu’elles impliquent Gargamel et Azraël. Le mélange animation/prise de vue réelle est bien exécuté, même si les Schtroumpfs numériques manquent parfois de naturel. Et, pour être honnête, voir des petits êtres bleus s’émerveiller devant une boutique de jouets à New York a quelque chose de légèrement touchant.

Conclusion : Une Schtroumpf expérience déconcertante

Les Schtroumpfs (2011) n’est pas un mauvais film, mais c’est un film déroutant. Il prend des personnages bien-aimés et les transplante dans un décor qui ne leur rend pas justice. Sans parler de leur changement d'apparence, entre yeux bleus et vêtements blanc sale. Heureusement, Hank Azaria et Azraël sont là pour sauver la mise, offrant des performances qui valent à elles seules le détour.

Si vous êtes un fan des Schtroumpfs, préparez-vous à être un peu déconcerté. Mais si vous aimez les comédies loufoques et les méchants excentriques, vous trouverez peut-être votre bonheur. Juste… essayez d’oublier que cela aurait pu être une aventure magique dans un village champignon.

Les + : Hank Azaria et Azraël volent la vedette, quelques gags bien sentis, animation soignée.

Les - : décor new-yorkais hors sujet, personnages humains peu mémorables, humour inégal.

★★★☆☆ : film vu plusieurs fois et je me demande encore comment un chat en image de synthèse joue mieux que la moitié du casting.